Allergie ou intolérance alimentaire ?

Allergie ou intolérance? Voici une question qui taraude bien des patients. Nombreux sont ceux qui commencent leur consultation chez un diététicien nutritionniste en suspectant une allergie alimentaire ou une intolérance.

Bien que ces pathologies soient très différentes, les patients mélangent généralement ces dernières. En effet, l’hétérogénéité des manifestations cliniques et des mécanismes impliqués dans ces situations fait que les patients s’y perdent aisément.

De plus, la prévalence des allergies et des intolérances alimentaires semble augmenter au cours des dernières décennies, influencée par des aspects géographiques, culturels et des habitudes alimentaires.

Une mise au point est donc nécessaire pour que allergie ou intolérance alimentaire ne soient plus confondues.

Il existe donc deux formes principales de réactions alimentaires :

Les allergies alimentaires dans lesquelles le système immunitaire intervient directement.

Les intolérances alimentaires dans lesquelles le système immunitaire n’intervient pas directement.

LES ALLERGIES ALIMENTAIRES

Allergie alimentaire « classique » médiée par les immunoglobulines E ou IgE

Sa prévalence est de 3 à 6% chez les adultes et de 6 à 8% chez les enfants.

Certaines allergies de l’enfant, en particulier celles aux protéines du lait, aux œufs, au blé et au soja peuvent se résoudre au cours de l’enfance. De nombreux aliments peuvent engendrer ce type de trouble. Parmi les symptômes d’une allergie médiée par les IgE, on trouve le prurit cutané, l’urticaire, l’angioœdème, la rhinite, la conjonctivite, la toux. Mais aussi, les crampes abdominales, les diarrhées, les nausées, les vomissements et l’hypotension, jusqu’au choc anaphylactique. Ces symptômes s’installent habituellement de dix minutes à deux heures après l’ingestion de l’aliment.

Une anamnèse méticuleuse par votre diététicien nutritionniste est indispensable pour identifier l’allergène causal. La consultation d’un allergologue qui procèdera à des tests de contact pourra être utile si les allergènes sont difficiles à identifier.

L’éviction de l’aliment allergène via une prise en charge nutritionnelle adaptée par votre diététicien nutritionniste est le traitement fondamental. L’oxygène, les antihistaminiques et les corticostéroïdes font également partie de la prise en charge d’une réaction allergique aiguë.

Nous noterons ici une variante spécifique de ce trouble appelée infiltration éosinophilique de l’œsophage. Elle survient à tout âge et fait intervenir les lymphocytes T en plus des IgE dans la réaction immunitaire. Ce trouble fait apparaitre des lésions macroscopiques typiques de l’œsophage.

Food protein induced enterocolitis (FPIES)

Cette pathologie touche principalement l’enfant. Les aliments principalement impliqués sont le lait et le soja. Le mécanisme pathogénique semble médié par les lymphocytes T et implique une augmentation de la perméabilité intestinale. Aussi, des vomissements et des diarrhées apparaissent habituellement deux heures après la prise alimentaire. Les patients sont asthéniques et hypotendus. Le diagnostic est confirmé par un test de provocation orale. Le traitement consiste en l’éviction de l’aliment causal. Pour finir, chez les enfants, l’intolérance se résout dans la majorité des cas spontanément au cours des premières années de vie.

Maladie cœliaque

Le gluten est une protéine contenue dans le blé, le seigle, l’orge et l’avoine. En outre, certains fragments issus de la digestion ont un potentiel d’allergisation. En effet, La maladie cœliaque est une réponse immunitaire anormale à certains de ces fragments. Premièrement, la forme classique est principalement observée chez l’enfant. Elle se présente typiquement par un syndrome de malabsorption, une stéatorrhée, une distension abdominale, une perte de poids. Mais aussi, un retard de croissance, une irritabilité et des symptômes dermatologiques. Deuxièmement, la forme atypique, plus fréquente à l’âge adulte et plus difficile à diagnostiquer. En effet, les symptômes sont des ballonnements, des troubles du transit ou encore une carence en fer.

INTOLÉRANCES ALIMENTAIRES

Intolérance alimentaire pharmacologique

Elle est liée aux composants chimiques de l’aliment. Certains aliments peuvent libérer directement de l’histamine de manière non spécifique. Classiquement il s’agit des fraises,  chocolat, agrumes, certains coquillages et crustacés, noix. Cette libération d’histamine peut provoquer des symptômes souvent pris à tort pour une allergie. Ces derniers sont sensation de chaleur, érythème cutané et parfois urticaire. En effet, cette réaction est banale, dose-dépendante. De plus, elle est souvent non reproductible à la consommation de l’aliment, contrairement à une allergie.

Intolérance alimentaire métabolique

L’intolérance alimentaire la plus commune est l’intolérance au lactose. Elle est causée par un déficit en lactase, enzyme qui hydrolyse le lactose en glucose et galactose pour permettre leur absorption dans l’intestin grêle.

Premièrement, la forme primaire, ou hypolactasie de l’adulte, la plus fréquente, est due à une diminution physiologique de l’activité de la lactase.

Deuxièmement, la forme secondaire reflète un déficit en lactase survenant dans le cadre de toute atteinte muqueuse. Gastroentérite, maladie de Crohn, pullulation bactérienne ou maladie cœliaque en sont vecteurs.

La maldigestion peut passer inaperçue, ou se manifester par des symptômes aspécifiques. En effet, on observe des douleurs abdominales, des ballonnements, des flatulences, des diarrhées (selles abondantes, mousseuses, aqueuses). Parfois, une malabsorption, suite à la consommation de produits laitiers contenant du lactose survient. En général, Les symptômes sont dose-dépendants et dus à la métabolisation par les bactéries coliques du lactose non absorbé dans l’intestin grêle. Une amélioration subjective, après éviction stricte du lactose pendant deux semaines et récidive suite à l’arrêt du régime, est un autre élément diagnostic précieux.

L’intolérance au fructose, apparaît lorsque la capacité de transport du fructose par l’épithélium est dépassée. Elle résulte d’une absorption incomplète du fructose. Les symptômes se manifestent après consommation d’aliments riches en fructose. En pratique, il s’agit des pommes, poires, agaves, pastèques et jus de fruits. Mais aussi des édulcorants à base de saccharose, sucre de table, miel, sirop d’érable. Les symptômes sont comparables à ceux de l’intolérance au lactose. Le diagnostic repose sur l’efficacité d’un régime d’éviction prescrit par votre diététicien nutritionniste.

Intolérances alimentaires aux conservateurs et autres additifs alimentaires

L’intolérance au glutamate monosodique ou « syndrome du restaurant chinois » est régulièrement évoqué. Les symptômes sont érythème du visage, sensation de chaleur, céphalées, inconfort gastrique ou dyspnées.

L’intolérance aux sulfites est assez commune. En effet, les sulfites sont utilisés largement comme conservateurs. En pratique, ils sont présents en quantité importante dans presque tous les vins, le cidre et certains fruits secs. Les symptômes sont l’urticaire, le prurit ou les troubles digestifs. Aussi, ils apparaissent dans les 30 minutes après l’ingestion et sont habituellement peu sévères. L’éviction des aliments à taux élevés de sulfites est préconisée. Un spécialiste vous aidera dans cette démarche.

D’autres additifs sont régulièrement mis en cause lorsque l’on parle d’intolérances alimentaires.

De manière générale, il est désormais admis que ces intolérances sont dues à une réaction du microbiote intestinal à ces composés.

Intolérance au gluten sans maladie cœliaque (NCGS, Non-celiac Gluten Sensitivity)

L’émergence actuelle d’un spectre de maladies liées au gluten est mal comprise. Il pourrait être lié à la sélection à travers les siècles de variétés de blé à forte contenance en gluten. La logique de productivité l’a emportée sur la nutrition. Les symptômes de la NCGS sont difficilement distinguables de ceux de la maladie cœliaque. En effet, on observe inconfort abdominal, douleurs, renvois et flatulences, diarrhées. Céphalées et léthargie sont aussi des symptômes communs s’améliorant lors d’un régime sans gluten. Là aussi, le microbiote intestinal est en cause . Une prise en charge par un spécialiste du microbiote est clairement recommandée.

Vous l’aurez compris, allergie ou intolérance alimentaire sont des pathologies qui peuvent déclencher des symptômes très divers. De plus, les mécanismes physiologiques en cause sont encore plus complexes. Seul un spécialiste pourra définir le trouble auquel le patient est confronté et l’orienter vers le traitement adéquat.

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